jeudi 30 mai 2013

Critique de Random Access Memories


Exceptionnellement, voilà de ma part une critique musicale, c'est un exercice auquel je ne m'essaye pas beaucoup, mais au-delà d'une réelle critique, c'est surtout pour moi l'occasion de vous donner les clefs pour apprécier cet album.

Discographie des Daft Punk : Plus d'albums de remix que d'album "core"

Les albums "core"

La discographie de Dart Punk comporte 4 albums majeurs et une bande originale.
  • Homework : 1997 
  • Discovery : 2001 
  • Human After All : 2005 
  • Tron : Legacy : 2010
  • Random Access Memories : 2013






Ce qui est intéressant à noter dans cette discographie, c'est les différences entre chacun des albums...

Homework peut être considéré comme l'album core, très Electro, presque incontrôlé.

Discovery est très disco-pop, éloignés des normes de la house et de l'electro de l'époque.

Pour le coup, Human After All est un retour à Homework, avec un style très électro core presque cacophonique... C'est à se demander s'ils ne choisissent pas chacun à leur tour les inspirations de leurs albums, créant une alternance des inspirations et des genres, un coup core, un coup disco-pop...

Les Remix

Invariablement, un ou plusieurs albums de remix-live viennent ponctuer les albums.
On a ainsi :
  • Alive 1997 : 2001
  • Daft Club : 2003
  • Human After All : Remixes : 2006
  • Alive 2007 : 2007
  • Tron: Legacy R3CONFIGUR3D : 2011
Pour chaque album des Daft Punk on a ainsi en général un autre album qui sort composé de remix dont certains où tous sont réalisés par les Daft Punk.
On peut donc parier sans trop de risque que sous peu sortiront des remix de RAM...
J'en viens même à me demander : se peut-il qu'un album "core" ne soit qu'un prétexte pour produire de la matière utilisable pour du remix ?

Les guests

Introduction

S'il est quelque chose d'évident, c'est que pour cet album, le duo français s'est entouré de personnes extrêmement compétentes et reconnues...
Une grande partie de ces guests sont des experts de la musique des années 70/80, d'autres des pionniers de la musique électronique, ou des chanteurs de renom...

Les guests 70's/80's



Paul Jackson, Jr. :  compositeur, arrangeur, producteur et guitariste de jazz fusion, il a collaboré avec de grands noms du jazz, du R&B et de la pop, dont, Michael Jackson, Whitney Houston, Ella Fitzgerald, George Benson, Aretha Franklin, Donna Summer, Tom Jones, Barry Manilow Lionel Richie, The Temptations,  Barbra Streisand, Madonna, Quincy Jones, Ray Charles, Barry White, Elton John ou Céline Dion.

Nile Rodgers : Il a été l'un des maîtres du disco/funk à la fin des années 1970 avec le groupe Chic. Il a été guitariste et/ou compositeur pour un certain nombre de grands noms tel que Aretha Franklin, Diana Ross, David Bowie, Duran Duran, Madonna, Peter Gabriel, Mick Jagger, "Earth, Wind and Fire", Eric Clapton, The B-52's ou encore Michael Jackson.

Giorgio Moroder : L'un des précurseurs de la musique éléctronique dans le monde, notamment à travers la musique disco. Il a collaboré avec des artistes de premier plan comme David Bowie, Eurythmics, Freddie Mercury, Elton John, Sparks, Debbie Harry (Blondie) et Donna Summer.

Paul Williams auteur compositeur et interprète. Il est connu pour ses collaborations avec The Carpenters, The Monkees, Barbra Streisand, David Bowie. Il a composé des bandes originales de films de cinéma et de télévision parmi lesquelles celles de Phantom of the Paradise de Brian De Palma , il cumule 1 oscar et 6 nominations.

Les voix

Pharrell Williams : auteur-compositeur-interprète, rappeur et producteur , membre du duo de production musicale The Neptunes. Il est également chanteur et batteur dans le groupe N.E.R.D.
Il s'est distingué notamment dans quatre duos avec Snoop Dogg. Mais c'est surtout sa participation en tant que producteur du titre I'm a Slave 4 U de Britney Spears et de l'album Justified de Justin Timberlake qui l'a révélé auprès du grand-public.

Julian Casablancas : Chanteur du groupe de rock très connu The Strokes.

Les artistes Électros


DJ Falcon : DJ de la scène électro fr qui est un habitué des collaborations avec Daft Punk


Panda Bear : Musicien expérimental membre du groupe Animal Collective.


Todd Edwards : Musicien américain de musique house. Bien qu'actif depuis les années 90 et reconnu par les spécialistes de la house comme un compositeur influent, il n'a rencontré le succès qu'avec sa première collaboration avec Daft Punk sur "Face to Face".


Chilly Gonzales  musicien électro-pop, il collabore régulièrement avec d’autres musiciens canadiens, tels que Feist, Peaches ou encore Mocky.


Critique de l'album

Les titres

1  - Give Life Back To Music
Guests : Nile Rodgers (guitare) ,Paul Jackson Jr (guitare)
Critique : Une ouverture avec un bon petit solo rock, un titre très funky teinté de vocoder, on sent particulièrement la participation de Nile Rodgers à la guitare et ses riffs si caractéristiques, un morceau assez dynamique ! Un de mes morceaux préférés.

2  - The Game of Love
Guests : Aucun
Critique : Un son très love comme son titre l'indique, il me fait beaucoup penser à "Something About Us" de l'album discovery. Des voix douces sous vocoder, une guitare funky en fond, et on s'envole en apesanteur pendant 5 petites minutes de douceur...

3  - Giorgio by Moroder
Guest : Giorgio Moroder (voix)
Critique : Giorgio raconte comment de l'envie de devenir musicien, il a réalisé son rêve et a ensuite révolutionné l'univers de la musique...Ce track nous plonge littéralement dans l'univers du maître, les sons disco nous ramènent à l'époque de ce grand courant musical, le morceau monte en puissance pour notre plus grand plaisir. Très bon morceau.

4  - Within
Guests : Chilly Gonzales (piano)
Critique : Un morceau très doux, dominé par une ligne au piano et au synthé. Le tout saupoudré de vocoder.
Raconte une recherche d'identité, ou comment de nos jours il est dur de se perdre de vue soi-même...

5  - Instant Crush
Guests : Julian Casablancas (chant)
Critique : Morceau très rythmé, on sent bien les Strokes qui balancent leur son le plus funky, la voix de Julian est un peu altérée, les reprises sont très punchy, un des meilleurs morceaux de l'album.

6  - Lose Yourself To Dance
Guests : Nile Rodgers (guitare), Pharrell Williams (chant)
Critique : Même guest que pour Get Lucky, du coup un son assez proche, même si peut être encore plus disco.
Rodgers se lâche encore plus sur ses cordes, la ligne de guitare est bien mise en avant...Les sons électro se dévoilent au fur et à mesure de la chanson, un peu comme une appropriation progressive par les Dafts de leur propre morceau...

7  - Touch
Guests : Paul Williams (chant et paroles)
Critique : Un morceau qui commence très electro, avec des sons au synthé qui se bousculent jusqu’à une quasi-cacophonie pour ensuite laisser la place à la voix cristalline de Paul Williams qui vient tout éclaircir, une transition magistrale qui enchaîne vers un morceau beaucoup plus peace, acidulé et qui repart ensuite jazzy...
Un très bon morceau.

8  - Get Lucky
Guests : Nile Rodgers (guitare), Pharrell Williams (chant)
Critique : Pas besoin de décrire ce morceau qu'on a presque trop entendu sur les ondes, et que je me le suis moi-même infligé un bon millier de fois huhuhu...
Il contient beaucoup d'éléments typiques de cet album, la ligne de guitare disco de Nile Rodgers, un fonds Funky, et une montée en puissance de la partition éléctro au fur et à mesure du track.

9  - Beyond
Guests : Paul Williams (paroles)
Critique : L'introduction portée par un orchestre à corde et soutenue par une percussion est enchainée ensuite sur un morceau funk love porté par un texte parlant d'amour au vocoder. Assez déroutant !

10- Motherboard
Guests : Aucun
Critique : Entièrement instrumental avec des percussions très jazz et un peu de guitare acoustique, parsemés de flûtes, des violons... Le résultat est des plus dépaysants, enchanteur...

11- Fragments of Time
Guests : Todd Edwards (chant)
Critique : Un morceau a la croisée du rock, de la pop, de la house et de la soul. Très sympa, mais pas mon préféré.

12- Doin'It Right
Guests : Panda Bear (chant)
Critique : Morceau minimaliste très orienté sur les percussions et un texte au vocoder.

13- Contact
Guests : DJ Falcon
Critique : Peut être le chef-d'oeuvre de cet album, un morceau très Daft Punk comme on l'aime, très électro.
On démarre sur des samples d'un astronaute de la NASA en mission pour monter dans un morceau ultra planant, proche des étoiles... Pour terminer sur un final assourdissant... Comme on les aime ;)

La critique

Si pour moi Discovery est l'album de la maturité, avec un style et des inspirations assumés, alors Random Access Memories et l'album de l'universalité, qui est ancré dans une recherche de l'ouverture, loin de cette recherche du son parfait, elle recherche une authenticité, un lien avec le monde qui l'a porté jusque-là.

Ce qui a pu choquer a la première écoute de cet album, c'est le manque de musique purement électronique, fini le "full sample", des instruments de musique sont intégrés dans "l'orchestre Daft Punk" qui malgré ça produit un son toujours aussi propre et calculé.

Les sonorités Funk et Disco ne vont pas pour déplaire et tout l'album est pour moi un très gros rappel de Discovery et plus particulièrement interstella et "Something About Us"...

Alors certes, ce n'est pas un album facile à aborder, beaucoup seront arrêtés par ce changement de style... Et c'est là où il s'éloigne de Discovery. Les morceaux de Discovery sont faciles à appréhender, sont évidents à l'oreille, alors qu'Homework et Human After All demandent plusieurs écoutes pour être vraiment appréciés.
Certains morceaux se dévoilent strates après strates, à chaque fois dévoilant de nouvelles sonorités et mélodies que l'on n'avait pas saisies,  un régal à écouter...

Random Access Memories raconte aussi une histoire. Il nous parle d'espoirs et d'aventures, de vivre l'amour, ses rêves, et tout ça sans concessions...

Pour finir, quand j'écoute cet album, ce qui me vient dessuite à l'esprit, c'est qu'il paraît avoir été fait pour être remixé, transformé, et qu'il vive au travers d'autres occasions et d'autres artistes, il contient quantité de matière exploitable à cet effet...Et je pense que la suite viendra très vite !

En attendant le très certain album live ou remix qui suivra RAM, j'espère que vous avez apprécié ma critique !

Remerciements :



Un grand merci à Joël LE CORRE pour son aide pour la relecture, n'oubliez pas que vous pouvez retrouver son travail sur l'excellent blog www.sublimigeek.fr.




Merci aussi à David Vandame pour son aide a l'écriture de l'article, vous pouvez le retrouver sur la webradio www.bwuradio.fr dont il est administrateur et DJ résident !



Sources:

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